Les appels impromptus à trois heures du matin.
Les objets qui disparaissent.
Les rires sinistres.
La sensation d’être épié·e· en permanence.
Ce n’est pas un film de d’horreur, mais une réalité : celle de la vie professionnelle avec de piètres collègues.
Nous avons tous et toutes déjà eu affaire à l’une de ces personnes qui savent toujours tout, qui volent du matériel de bureau, qui ne nettoient jamais derrière elles et qui se prennent pour notre supérieur quand rien ne les y autorise.
Le genre de personnes qui sait transformer votre vie professionnelle en film d’épouvante.
Ces collègues ne sont pas nécessairement des collègues toxiques ou des pervers narcissiques, mais leurs manies peuvent être insupportables. Bien sûr, nous ne sommes pas tous et toutes dérangé·e·s par les mêmes habitudes. Vous n’aimez pas Paul, car il parle trop. Paul, lui, déteste croiser Anna, dont le parfum est bien trop fort à son goût. Ainsi va la vie professionnelle.
Avec plus de 30 millions d’actifs en 2023, selon l’Insee, il est peu probable de n’avoir que des collègues irréprochables. Certain·e·s sont bien loin de l’idéal.
Pour explorer en profondeur ce fléau de la vie professionnelle, nous avons analysé certains des traits de caractères et des comportements associés à ces collègues toxiques qui nous pourrissent la vie au travail. Nous avons ainsi réalisé une enquête sur le terrain en interrogeant plus de mille personnes. Ce travail nous a permis d’étudier :
Fermez les volets, éteignez la lumière et préparez-vous pour un plongeon au cœur de l’angoisse !
Collègues de travail : ami·e·s ou ennemi·e·s ?
Alors, ami·e·s ou ennemi·e·s ? En réalité, un peu des deux.
De manière générale, presque toutes les personnes interrogées (93 %) apprécient leurs collègues. On peut s’en réjouir, étant donné que notre relation avec nos collaborateurs est l’un des facteurs qui contribuent le plus à notre satisfaction et à notre bien-être professionnels. Plus les liens entre collègues sont forts, plus les employés sont heureux et productifs.
Pourtant, la vie professionnelle n’est pas un film romantique. Elle tient plus de la tragi-comédie ou du mélodrame.
Huit personnes sur dix admettent avoir dans leur entourage au moins un collaborateur qui, pour diverses raisons, peut être considéré comme un collègue toxique.
Y a-t-il des différences selon le profil des participant·e·s ?
- 68 % des personnes ayant plus de 11 ans d’expérience comptent au moins un collaborateur toxique, ce qui en fait la plus faible proportion des participant·e·s confrontée à ce phénomène.
- À l’inverse, il semble que le groupe le plus touché soit celui des personnes ayant entre six et dix ans d’expérience. 87 % d’entres elles affirment avoir des collègues problématiques.
- Étonnamment, les hommes sont plus souvent dérangés par leurs collègues que les femmes (88 % contre 77 %).
Les entreprises comptant entre 51 et 200 employés semblent comporter la plus grande proportion de personnes difficiles dans leur effectif avec 83 % de réponses positives. Seules 73 % des personnes interrogées travaillant dans une entreprise de plus de 500 salariés disent avoir un collègue toxique.
Fainéant·e, commère, solitaire, prompt·e aux brusques changements d’humeur, à l’intimidation, voire au harcèlement moral : tels sont les individus que nous pouvons croiser dans n’importe quel lieu de travail. Plus le bureau est rempli, plus la situation se dégrade. Nous avons donc demandé aux personnes interrogées de préciser le nombre d’employé·e·s toxiques qu’elles doivent supporter.
- La moitié des participant·e·s (50 %) compte trois ou quatre collègues de travail toxiques.
- 34 % disent travailler avec cinq ou six collaborateurs désagréables.
- 15 % ont la chance de n’avoir qu’un ou deux collègues avec lesquel(le)s le courant ne passe pas.
- 2 % doivent en supporter six ou plus.
Qui sont donc ces piètres collègues ? En réalité, tout le monde peut l’être, y compris vous et moi. Tout dépend de notre personnalité et de celle de nos collaborateurs, mais il est possible de dégager quelques caractéristiques générales d’après les réponses des participant·e·s :
- Les hommes ont tendance à être un peu plus désagréables que les femmes (41 % contre 39 %). Toutefois, 20 % des personnes interrogées ne remarquent aucune différence liée au genre.
- Les employés expérimentés sont plus souvent jugés désagréables que les nouveaux venus sur le marché du travail (63 % contre 30 %). Cette différence est probablement liée au fait que les nouveaux employés ont le souci de plaire, évitent les conflits et font plus attention à leur savoir-être.
Se pose ensuite la question de l’âge. Dans le grand conflit générationnel, à qui revient la médaille du pire collègue ? Apparemment, ce sont encore les millenials qui gâchent tout.
- 43 % des participant·e·s estiment que leurs collègues les plus insupportables appartiennent à la génération Y.
- 34 % désignent la génération X.
- 18 % accusent la génération Z.
- 5 % citent les boomers. Ce chiffre s’explique probablement par le fait que cette population est de moins en moins présente sur le marché du travail.
Conclusion : homme ou femme, jeune ou vétéran, tout le monde peut s’avérer insupportable au travail.
Maintenant que nous en savons un peu plus sur ce cauchemar de la vie en entreprise, étudions la fréquence avec laquelle ces personnes affligent leur entourage.
- 33 % des personnes interrogées disent être incommodées par leurs collègues au moins une fois par semaine.
- 24 % sont dérangées plusieurs fois par semaine.
- 22 % doivent prendre tous les jours un moment pour se calmer.
- 12 % composent avec leurs collègues plusieurs fois par mois.
- 7 % font l’expérience de comportements négatifs une fois par mois.
- 1 % a la chance de n’être gêné que quelques fois par an.
Nous ne pouvons que souhaiter bon courage à celles et ceux qui doivent supporter chaque jour ce type de collègue.
Il faut espérer que tout le monde sache faire face aux personnalités et aux comportements toxiques. Si ce n’est pas votre cas, notre conseil pour instaurer une distance émotionnelle est d’éviter la personne problématique. De fait, c’est une méthode recommandée par de nombreux spécialistes, notamment les chercheurs Michael Housman et Dylan Minor, qui écrivent dans leur article Toxic Workers :
« L’une des façons de gérer un employé toxique consiste tout simplement à l’éviter. Cependant, cette stratégie nécessite la capacité d’identifier ces comportements à l’avance. »
Selon nos données, ce conseil est largement appliqué.
Notre enquête nous a permis de constater que 89 % des employés évitent délibérément leurs collègues désagréables.
- Parmi les personnes interrogées, 88 % des femmes et 89 % des hommes ont tendance à éviter les collègues qu’ils ou elles n’apprécient pas.
- Les employés ayant six à dix ans d’expérience sont plus susceptibles d’utiliser cette technique que les personnes qui ne travaillent que depuis un an ou deux (92 % contre 86 %).
- Plus l’entreprise est grande, plus les employés ont tendance à ignorer certains collègues. 92 % des personnes travaillant dans une grande entreprise (entre 201 et 500 salariés) évitent certains collaborateurs, contre 86 % des employés d’une entreprise plus modeste (entre 51 et 200 salariés).
Éviter une conversation désagréable ou une augmentation de son niveau de stress est toujours une bonne raison pour ignorer les collègues problématiques.
C’est une stratégie valable, du moment que la journée de travail ne se transforme pas en une sombre partie de cache-cache digne du film Halloween.
Revenons à la deuxième partie de notre citation : « la capacité d’identifier ces comportements à l’avance ». On ne peut pas toujours identifier nos collègues toxiques par des signes évidents.. Pour vous aider à mieux cerner ce type de personnes, nous avons préparé une liste des traits de caractère et des comportements qui dérangent le plus dans un cadre professionnel.
Commençons par observer :
La personnalité des collègues toxiques
Grâce aux réponses des participant·e·s, nous avons dressé une liste de traits de caractère qui peuvent créer des tensions sur le lieu de travail. Nous souhaitions connaître les pires défauts possibles pour un·e collègue. Les voici :
- Faire circuler des commérages
- Mentir ou « raconter des histoires »
- Avoir une attitude toujours négative
- Partager trop d’informations privées
- Se plaindre de tout
- Être bruyant·e
- Être hautain·e ou arrogant·e
- Étaler son savoir
- Intimider les autres
- Manquer d’hygiène
La pire des choses à faire au travail ? Faire circuler des potins. Évitez aussi de mentir ou d’avoir une attitude négative face à tout. Ce sont les trois caractéristiques les plus détestées en milieu professionnel.
Curieusement, les employé·e·s sont plus tolérant·e·s face au manque d’hygiène, qui clôt la liste. Ces personnes n’ont sans doute jamais eu à supporter des collègues pour qui la douche relevait de l’urgence.
N’oubliez pas que notre liste n’est peut-être pas universelle. En fin de compte, nous sommes tous et toutes dérangé·e·s par des comportements différents.
Cependant, une liste seule ne suffit pas. Nous avons donc analysé chaque caractéristique séparément. Vous trouverez ci-dessous chaque défaut de la liste, accompagné du pourcentage des personnes interrogées qui l’ont défini comme un comportement inacceptable.
- Avoir une attitude toujours négative : 27 %
- Faire circuler des commérages : 26 %
- Être bruyant·e : 24 %
- Mentir ou « raconter des histoires » : 24 %
- Être hautain·e ou arrogant·e : 24 %
- Intimider les autres : 24 %
- Partager trop d’informations privées : 22 M
- Se plaindre de tout : 22 %
- Manquer d’hygiène : 21 %
- Étaler son savoir : 18 %
Au niveau individuel, il apparaît que le pire défaut au travail est le fait d’avoir une attitude toujours négative. 27 % des participant·e·s jugent cette attitude inacceptable ou désagréable. Le fait de passer huit heures par jour en compagnie d’éternels pessimistes mine notre perception du monde et, en fin de compte, l’état d’esprit de notre entourage. La négativité est toxique.
En deuxième position, nous retrouvons le champion de la liste précédente : les commérages, considérés comme inacceptables par 26 % des personnes interrogées.
Néanmoins, les participant·e·s montrent une certaine cohérence dans leurs opinions.
Certaines caractéristiques sont plus susceptibles d’être tolérées que dans la liste précédente, comme la tendance à étaler son savoir. Seuls 18 % des participant·e·es estiment que ce genre d’arrogance est rédhibitoire.
Nous sommes constamment confronté·e·s au mauvais comportement de nos collègues. Alors, que faire ? Les éviter ? Leur dire « je ne t’aime pas » ? Peut-être pas avec des termes aussi forts, mais la communication peut être une solution.
82 % des participant·e·s disent qu’ils ont déjà eu une explication avec des collègues au sujet de leur personnalité toxique.
Nous ne savons pas si la conversation a été utile, mais nous espérons qu’elle a au moins donné lieu à un début d’introspection. Il peut être efficace d’aborder le problème avec la personne concernée. Si la communication ne donne rien ou si vous n’osez pas aborder le sujet vous-même, vous pouvez toujours faire appel à un supérieur.
80 % des personnes interrogées ont déjà discuté avec leur supérieur de problèmes liés au caractère ou au comportement d’autres employés.
Les personnes qui ont l’expérience de ce genre de conversation savent qu’il faut procéder avec tact. Le respect et la compréhension sont essentiels pour résoudre le problème. Il ne faudrait pas offenser votre collègue, vous ne feriez qu’amplifier les ondes négatives.
Les collègues de travail ont de nombreuses facettes. Outre les personnalités problématiques, certains ont également un comportement mesquin.
En effet, dans la série des collègues toxiques testant sans cesse les limites de notre santé mentale, on trouve aussi celles et ceux qui se répandent en remarques négatives et qui contrôlent les autres employés, allant parfois jusqu’à les espionner. De tels collaborateurs peuvent vous donner la sensation d’être piégé dans votre bureau comme l’équipage du Nostromo, prisonnier de son vaisseau et à la merci de l’alien.
Les mauvaise habitudes de nos collègues toxique
Vous avez sûrement déjà vu au moins un épisode de la série The Office, qui relate avec humour la vie quotidienne des employés de la société de vente de papier Dunder Mifflin. Au-delà de l’aspect comique, la série propose une vision fictive d’une journée de travail typique, entre chocs de personnalités, comportements inappropriés et ennui extrême.
Malheureusement, la suite de notre article n’est pas un film, mais la réalité.
En nous appuyant sur l’expérience des participant·e·s, nous avons élaboré un classement des pires comportements que peut avoir un collègue de travail.
- Accuser les autres de ses propres erreurs
- Arriver toujours en retard
- Déléguer ses responsabilités à autrui
- S’attribuer le mérite du travail d’autres personnes
- Interrompre le travail d’autres employés
- Faire de la microgestion ou contrôler les autres employés
- Se dérober à ses responsabilités
- Être fréquemment absent·e
- Mal se comporter dans le coin cuisine de l’entreprise
La liste ci-dessus présente d’excellents arguments pour demander une retraite anticipée.
« Accuser les autres de ses propres erreurs », « arriver toujours en retard » et « déléguer ses responsabilités » constituent notre podium des comportements les plus désagréables. À l’inverse, les mauvaises habitudes dans le coin cuisine semblent plus acceptées.
Nous connaissons maintenant les pires habitudes, mais à quel point sont-elles tolérées individuellement ? Comme pour la liste précédente, nous avons demandé aux participant·e·s de juger chacune des défaillances citées pour déterminer la plus inacceptable.
- Être fréquemment absent·e : 27 %
- Se dérober à ses responsabilités : 27 %
- Mal se comporter dans le coin cuisine : 26 %
- Accuser les autres de ses propres erreurs : 26 %
- Interrompre le travail d’autres employés : 25 %
- Arriver toujours en retard : 25 %
- S’attribuer le mérite du travail d’autres personnes : 24 %
- Faire de la microgestion : 22 %
- Déléguer ses responsabilités à d’autres : 20 %
Les absences fréquentes et les tentatives de se soustraire aux obligations sont les comportements les moins tolérés dans la réalité du monde du travail. 27 % des participant·e·s estiment qu’il est inadmissible ou difficilement tolérable d’arriver fréquemment en retard et de passer son temps à surfer sur les réseaux sociaux ou à faire des achats en ligne. Après tout, le travail doit être fait et, dans une telle situation, c’est bien souvent le reste de l’équipe qui doit s’en charger.
Les mauvaises habitudes dans le coin cuisine, qui arrivaient en dernière position de la liste, font un bond spectaculaire et atteignent la deuxième place. Les participant·e·s sont apparemment vent debout contre le désordre et les piles d’assiettes sales.
La liste se conclut par l’habitude de déléguer ses responsabilités. Seules 20 % des personnes interrogées estiment que ce comportement est rédhibitoire ou difficilement acceptable.
Il est important de noter que nous avons probablement tous et toutes été un·e piètre collègue au moins une fois. Levez la main si vous n’avez jamais laissé une tasse sale dans l’évier, si vous n’avez jamais essayé de diriger vos collègues, si vous n’avez jamais consulté les réseaux sociaux au travail. Des volontaires ?
Même face à de tels comportements, il est important de faire la part des choses et d’essayer d’adopter le point de vue de votre collègue : il ou elle ne se rend peut-être pas compte que son comportement est problématique. Si c’est le cas, cela vaut la peine d’utiliser le moyen le plus populaire pour résoudre un problème : la communication.
Comme pour les défaillance liées à la personnalité, les employés n’hésitent pas à discuter avec leurs collègues pour leur faire savoir que leur comportement dérange.
84 % des participant·e·s ont déjà fait des reproches à leurs collègues au sujet de leur comportement. 79 % se sont directement adressé·e·s à la direction.
Oui, le lieu de travail peut être source de douleur. Parfois, on aimerait travailler exclusivement de chez soi et ne plus croiser ces collègues qui nous tapent sur les nerfs.
Par conséquent, la question se pose :
La séparation physique rend-elle nos collègues plus supportables ?
Les collaborateurs en télétravail
Qu’en est-il des personnes qui travaillent de chez elles ? Sont-elles plus ou moins pénibles ? Nous n’avons pas de conclusion définitive à vous donner :
41 % des participant·e·s reconnaissent que leur collègues sont moins pénibles lorsqu’ils travaillent de chez eux.
Cependant :
29 % estiment que leurs collègues sont encore plus désagréables en télétravail. La même proportion ne perçoit aucune différence liée au lieu de travail, les mauvais comportements restant identiques.
En résumé, 58 % des participant·e·s estiment que leur collègues sont toujours insupportables, au bureau comme en télétravail.
Pouvons-nous en conclure que les personnes désagréables le sont indépendamment de l’endroit où elles se trouvent ? Avant de décréter que les personnes travaillant à distance sont odieuses, penchons-nous sur leurs actes.
Nous avons élaboré une liste des pires comportements en télétravail :
- Répondre tardivement
- Poser des questions incessantes par téléphone ou par message
- Programmer de nombreuses réunions
- Refuser d’apprendre à utiliser la technologie et ses outils
- Envoyer trop d’e-mails
- Être un·e collègue invisible : n’être jamais disponible
Combien de fois vous est-il arrivé d’attendre pendant des heures qu’un·e collègue veuille bien répondre à un appel ou à un courriel ? C’est insupportable, surtout si l’opinion ou la décision de la personne retarde votre travail. Et ce n’est malheureusement pas le seul comportement qui risque de vous retarder.
En deuxième position, on trouve les demandes incessantes par téléphone ou par message. Vous savez, les fameux « Encore une chose… » ou « Désolé de t’interrompre à nouveau… »
La troisième place du podium est occupée par la manie de programmer de nombreuses réunions inutiles. La liste se termine par les « collègues invisibles », jamais présent·e·s, ce qui vous empêche de leur demander un conseil ou tout simplement d’interagir avec elles ou eux. Quoi qu’il en soit, ces personnes sont les moins nocives.
Analysons maintenant l’intolérance des personnes interrogées face à chacun de ces comportements.
- Refuser d’apprendre à utiliser la technologie et ses outils : 26 %
- Répondre tardivement : 23 %
- Être un·e collègue invisible : 22 %
- Programmer de nombreuses réunions : 21 %
- Faire constamment des demandes par téléphone ou par e-mail : 20 %
- Envoyer trop d’e-mails : 20 %
Il semblerait que le refus d’apprendre à utiliser la technologie et les outils qui y sont associés, jugé inacceptable par 26 % des participant·e·s, soit la pire attitude possible. À l’inverse, le fait d’envoyer trop de courriels est plus toléré qu’on pourrait le penser : « seules » 20 % des personnes interrogées condamnent cette pratique.
Cependant, le télétravail n’empêche pas les employés d’exprimer leurs griefs.
84 % des participant·e·s ont eu une explication en ligne avec leurs collègues au sujet de leur comportement déplorable.
Il n’y a pas de honte à vouloir améliorer son environnement de travail, surtout si une mauvaise ambiance diminue la motivation et la productivité.
Les répercussions
Avez-vous vu Comment tuer son boss ? Ce film raconte les péripéties de trois employés qui frôlent le burn-out en raison du comportement de leurs supérieurs respectifs. Lorsque l’occasion de se venger se présente à eux, ils n’hésitent pas à la saisir. Les employés mécontents sont capables de tout.
Dans la réalité, c’est la même chose. Nos supérieurs et nos collègues influencent toujours notre travail.
Travailler aux côtés de collègues agréables est un rêve devenu réalité. À l’inverse, si nos collaborateurs sont insupportables, le fait de passer huit heures en leur compagnie dans un bureau relève du cauchemar.
La Harvard Business School a sondé plus de 60 000 employé·e·s pour connaître les effets des collègues toxiques sur leur travail.
- 80 % des employé·e·s perdent du temps au travail à cause des mauvais comportements de leurs collègues.
- 78 % disent que leur motivation diminue en présence de personnes toxiques.
- 63 % consacrent une partie de leur temps de travail à éviter leurs collègues problématiques.
- 38 % ont « diminué intentionnellement » la qualité de leur travail.
- 12 % ont quitté leur emploi en raison des relations toxiques avec leurs collègues.
Le travail en milieu hostile et en compagnie de collègues odieux porte des fruits bien amers.
Voyons ce que les participant·e·s à notre étude disent au sujet de l’influence de leurs collègues sur l’ambiance au travail.
Pour commencer, nous avons demandé aux participante·s si leurs collègues toxiques avaient une influence négative sur leur travail. La réponse est oui.
83 % admettent que les mauvais comportements de leurs collègues ont un effet négatif sur leur travail.
Mais de quelle façon ces personnes gâchent-elles le travail de leurs collaborateurs ? Pour le savoir, nous avons présenté aux participant·e·s une série de phrases au sujet de l’influence des collègues toxiques sur l’environnement de travail. Nous leur avons demandé s’ils ou elles étaient d’accord avec chaque affirmation.
- Mes collègues désagréables mettent ma patience à rude épreuve : 73 %
- Mes collègues problématiques rendent ma vie professionnelle plus difficile : 71 %
- Mes collègues problématiques diminuent ma motivation au travail : 69 %
- Je ressens davantage de stress à cause de mes collègues problématiques : 67 %
- Mes collègues problématiques m’empêchent de me concentrer au travail : 65 %
S’il vous est arrivé de douter de l’effet destructeur des mauvais comportements de l’entourage professionnel sur la qualité du travail, notre étude vient de le prouver. La majorité des personnes interrogées sont d’accord avec l’idée que les collègues toxiques mettent leur patience à rude épreuve, réduisent leur motivation et augmentent leur niveau de stress.
Nous savons déjà que le meilleur moyen de s’en sortir face à ces individus est de les éviter ou d’entamer une conversation honnête. Cependant, pour certain·e·s, il existe une autre solution : quitter son emploi.
72 % des personnes interrogées affirment que les comportements déplorables de leurs collègues leur ont donné envie de démissionner.
73 % des personnes ont déjà quitté leur emploi, principalement à cause du mauvais comportement de leurs collaborateurs ou collaboratrices.
Les employé·e·s ne sont pas les seul·e·s à souffrir des mauvaises habitudes de leurs collègues. Les employeurs sont également touchés.
Dans leur article, Housman et Minor on estimé que le remplacement d’un·e employé·e ayant démissionné en raison du comportement toxique de ses collègues coûtait 12 489 dollars. Ce chiffre ne prend pas en compte les coûts liés à l’embauche ni la réduction de la productivité.
Cependant selon l’article, une gestion juste de l’environnement de travail peut réduire la toxicité.
Passons en revue les conclusions de notre enquête.
Conclusion
- La majorité des personnes interrogées (93 %) apprécient leurs collègues.
- Huit personnes sur dix avouent compter dans leur entourage un collègue qui, pour diverses raisons, peut être qualifié d’insupportable.
- Les millennials seraient les collègues les plus désagréables (43 %).
- En milieu professionnel, la tendance au commérage est le pire trait de caractère, tandis que le fait d’accuser les autres de ses propres erreurs est le pire comportement.
- Face à ces comportements, les salarié·e·s n’ont pas peur de la confrontation. 82 % des personnes interrogées ont déjà reproché leur mauvaise attitude à leurs collègues. 84 % ont déjà eu une explication avec leurs collaborateurs au sujet de leur comportement.
- 58 % des participant·e·s estiment que leur collègues sont au moins aussi désagréables en situation de télétravail.
- 83 % reconnaissent que les comportements insupportables de leurs collègues ont un effet négatif sur leur travail.
- 72 % affirment que le comportement de leurs collègues leur donne envie de quitter leur emploi.
Les collègues toxiques ont toujours existé et ne sont pas près de disparaître. Que vous travailliez dans un bureau ou chez vous, vous ne pouvez pas vous cacher. Vous avez deux options : entamer une discussion avec vos collaborateurs au sujet de leur comportement ou les ignorer. Cette dernière solution transformera un véritable film d’horreur en comédie dramatique, ou au moins en thriller.
Méthodologie
Les résultats présentés ont été obtenus en interrogeant 1 038 personnes salariées grâce à un outil de sondage en ligne personnalisé. Toutes les personnes interrogées intégrées à cette enquête ont répondu correctement à une question destinée à évaluer leur attention. Les participant·e·s ont répondu à une série de questions au sujet de leur attitude vis-à-vis de leurs collègues, notamment des questions fermées, des questions ouvertes, des questions à choix multiple et des questions associées à une échelle représentant leur accord ou leur désaccord avec une affirmation donnée.
Limites
Les données présentées sont fondées sur les résultats fournis par les participant·e·s à l’enquête. Étant donné le caractère subjectif de l’expérience des personnes interrogées, nous avons conscience de l’existence de nombreuses limites liées à la mémoire sélective, aux rumeurs, à l’exagération, à la sélection d’informations, à l’absence de réponse et au manque d’impartialité.
Certaines questions et réponses ont été reformulées ou condensées pour faciliter la compréhension de l’article. Dans certains cas, il est possible que la somme des pourcentages présentés n’atteigne pas cent pour cent. En effet, les pourcentages sont parfois arrondis. De plus, les réponses « je ne sais pas / ne se prononce pas » ne sont pas prises en compte.
Déclaration d’utilisation équitable
Quelles que soient vos relations avec vos collègues, n’hésitez pas à partager les résultats de notre enquête. Vous pouvez utiliser nos images et nos informations. Nous vous demandons simplement d’inclure un lien vers cette page pour permettre à d’autres lecteurs et lectrices d’approfondir le sujet. Par ailleurs, nous vous demandons d’utiliser ce contenu exclusivement à des fins non commerciales.
Sources
- Benichi, Nagui, Fabre, Marianne et Olivia, Tom (Insee). Projections de population active : le nombre d’actifs diminuerait à partir de 2040.
- Cha, A. The worst kind of co-worker, according to Harvard study.
- Housman, M., and Minor, D., “Toxic Workers”
- Levin, M., “Harvard Research Proves Toxic Employees Destroy Your Culture and Your Bottom Line”
- SHRM, “The High Cost Of A Toxic Workplace Culture”
- U.S. Bureau of Labor Statistics, “Employment status of the civilian population”
- Yu, B. T. W., and To, W. M., “The Effects of Difficult Co-Workers on Employee Attitudinal Responses and Intention to Leave”
Nino Brover
Rédacteur Web en psychologie du travail
Rédacteur et traducteur, Nino se passionne depuis toujours pour l’écriture sous toutes ses formes, de la littérature aux modes d’emploi de machine laver en passant par le sous-titrage de films documentaires et de vidéos promotionnelles. Le monde de l’emploi fait partie de ses (très) nombreux centres d’intérêt.